RÉINVENTER LA ROUE

Avec l'émergence du vélo, l'environnement de nos villes passe petit à petit des secteurs pollués et encombrés aux environnements de transport durable, propre et fiable. ECCO a contacté Biomega, la marque danoise de cyclisme mondialement connue, pour connaître ses plans ambitieux visant à faire sortir les conducteurs des voitures et à les mettre en selle.

Avec l'augmentation du nombre de personnes vivant dans les villes et la prise de conscience croissante que la pollution urbaine créée par les voitures contribue au changement climatique, il est évident que le vélo représente la solution. Le tout est de convaincre l'automobiliste coincé dans les embouteillages de passer aux deux roues.

Cette perspective n'est que peu probable. En effet, le vélo a toujours été un moyen de transport non polluant depuis la première utilisation au XIXe siècle en Europe. Pourtant, la plupart des villes ne sont pas adaptées à ce mode de transport. Donc, pour changer cette perception, il faut peut-être changer la bicyclette.

C'était déjà l'idée de Jens Martin Skibsted quand il a fondé Biomega il y a 20 ans. Si le vélo est une des meilleures inventions de l'homme, il a aujourd'hui plus de composants, ce qui le rend plus complexe. Des fils, des gadgets et une structure compliquée, souvent laide ont métamorphosé le simple vélo composé d'un cadre, de deux roues et de pédales.

Jens Martin était partenaire du groupe de design scandinave KiBiSi, avec l'architecte renommé Bjarke Ingels et le designer Lars Holme Larsen. KiBiSi s'est attaché à supprimer tous les détails superflus, en redonnant au vélo sa forme fonctionnelle la plus simple et la plus élégante. Cependant, l'intention première était plus qu'esthétique. Biomega concevait des vélos, mais aussi des alternatives aux voitures. Et ce faisant, la marque s'opposait au moteur à combustion interne, plutôt qu'à d'autres fabricants de vélos.

 
 

"J'AI UTILISÉ EXACTEMENT LE MÊME PROCESSUS POUR POUSSER LES GENS À ACHETER UNE BIOMEGA QUE LORSQUE J'AI ESSAYÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS LES BOTTES ECCO QUE JE PORTE CHAQUE HIVER. UNE FOIS QUE VOUS AVEZ ESSAYÉ LE PRODUIT, VOUS COMPRENEZ IMMÉDIATEMENT QUELLE EST LA DIFFÉRENCE. TOUS CEUX QUI ESSAIENT UN BIOMEGA REVIENNENT AUSSI AVEC LE SOURIRE"

KENNETH DALSGAARD - PDG, BIOMEGA

Le PDG de Biomega, Kenneth Dalsgaard, a rejoint l'entreprise. Il a senti que c'était la solution pour que les générations futures, notamment celle de ses propres enfants, bénéficient d'une réelle avancée. "La ville est un véritable champ de bataille. C'est là que se concentrent les embouteillages et la pollution. Il est donc essentiel de faire sortir les gens de leur voiture et de les mettre sur des vélos. La stratégie de Biomega est de se concentrer sur une ville à la fois. Des villes comme Copenhague et Amsterdam montrent la voie. Elles ont encouragé Hambourg et Munich à investir dans l'infrastructure, ce qui est indispensable. Mais ce n'est que le début."

En se lançant dans la fabrication de vélos électriques, Biomega voulait attirer les automobilistes et, une fois de plus, le design a transformé la situation actuelle. Les vélos électriques étaient jusqu'ici des machines d'allure disgracieuse avec des batteries visibles et des cadres gonflés. Le Biomega OKO peut en revanche s'apparenter à une œuvre d'art élégante en fibre de carbone. Le câblage est caché. Même la batterie est insérée dans le cadre. Le garde-boue a été conçu pour se fondre à la silhouette. Les options inutiles ont été totalement supprimées pour obtenir ce que Kenneth Dalsgaard appelle un design épuré.

"Peu de propriétaires de voitures connaissent la marque de la boîte de vitesses ou des freins montés sur leur voiture. Vous achetez une BMW ou une Audi et c'est tout. Mais avec un vélo, c'est le contraire. Biomega s'est donc fixé pour objectif de vous vendre un produit tout-en-un. C'est une approche danoise du design. Tout comme B&O, LEGO ou ECCO. Nous accordons tous une grande importance au design, à la qualité et à la simplicité. Et nos produits sont faits pour durer. Par exemple, la durée de vie normale d'un vélo est de quatre à cinq ans, alors qu'un Biomega en fibre de carbone est fait pour durer quinze ou vingt ans."

La bataille pour conquérir le cœur des automobilistes ne fait que commencer et le chemin à parcourir est encore long. Tout dépend d'un déclic chez les fans d'ECCO, par exemple le modèle ST.1 porté par le PDG de Biomega : l'essayer, c'est le moment de vérité. "Pour inciter les gens à acheter un Biomega, j'ai fait exactement comme quand j'ai essayé les bottes ECCO pour la première fois ... bottes que je porte chaque hiver. Une fois que vous avez essayé le produit, vous ressentez immédiatement la différence. Vous essayez un Biomega et vous revenez avec le sourire."