FONDÉ SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Dans le monde de l'architecture, il y a ceux qui suivent les conventions sans se poser de questions et qui contribuent à façonner le monde tel qu'il est. Puis, il y a ceux qui choisissent des chemins moins fréquentés, font les choses à leur façon et bousculent les traditions. Anne Feenstra, professeur et architecte, s'inscrit dans cette lignée.

Avec un travail basé sur l'écologie, la collaboration et l'innovation, mais surtout une passion inébranlable pour améliorer le monde qui nous entoure, Feenstra envisage de créer un environnement à taille humaine qui résiste au temps. Les conditions des personnes qui vivent dans des environnements hostiles doivent impérativement être repensées en tenant compte de la notion de durabilité. Feenstra y travaille en combinant sagesse spirituelle et architecture typique de chaque partie du monde où il se trouve et en exploitant ses propres connaissances en tant qu'architecte. " Nous fusionnons le meilleur des deux mondes pour obtenir quelque chose de vraiment incroyable, " explique Feenstra, dont le parcours qui l'a mené en Asie du Sud, où il réside aujourd'hui, semble presque inévitable, même s'il était loin d'être prévu.

Après avoir obtenu son diplôme de l'Université technologique de Delft en 1993, Feenstra a travaillé en Europe, mais a progressivement vu l'architecture se centrer sur le moi, l'ego — et la starchitecture. "me, myself and I — too much about 'starchitecture'."

Ainsi, lorsque l'occasion d'enseigner en Afghanistan s'est présentée en 2004, il n'a pas hésité. Cependant, ce qui était censé être un poste à durée limitée à l'Université de Kaboul allait bientôt se transformer en une période bénévole de quatre ans et demi. Pendant le séjour, Feenstra a rencontré l'écrivaine et rédactrice en chef Aunohita Mojumdar, qui allait plus tard devenir son épouse. Petit à petit, il a appris à aimer ce pays. Il a constitué une équipe solide d'habitants de la région avec laquelle il s'est lancé dans divers projets de reconstruction.

"Je n'ai pas de plan de carrière préconçu ni de façon réfléchie de vivre ma vie. Je fais ce en quoi je crois profondément et je considère avoir de la chance de pouvoir le faire. Je compte sur mon équipe en restant le plus simple possible. En tant qu'individu, vous êtes limité dans ce que vous pouvez accomplir. Je défends avant tout les valeurs en faveur de l'écologie, du développement local et des populations," dit Feenstra, qui a depuis poursuivi des projets en Inde, au Népal et au Sri Lanka. Quel que soit le lieu, la fonctionnalité reste le dénominateur commun dans le travail de Feenstra. L'objectif n'est pas négociable : "En tant qu'architecte, mon travail est de répondre à un besoin réel. Ainsi, avant de commencer un projet, j'essaie toujours d'aller au fond de la question. Je m'intéresse à l'histoire, à la culture, à l'éthique et au comportement humain. Pourquoi construire ce bâtiment, et que va-t-il apporter aux utilisateurs? Si vous pouvez répondre clairement à cette question, il y a des chances que ce projet particulier dure sur le long terme. Il doit être totalement connecté à la fonctionnalité."

 
 

"NOUS FUSIONNONS LE MEILLEUR DES DEUX MONDES POUR OBTENIR QUELQUE CHOSE DE VRAIMENT INCROYABLEG"

ANNE FEENSTRA - PROFESSEUR ET ARCHITECTE

Feenstra a géré de nombreux projets comme les bâtiments des deux premiers parcs nationaux d'Afghanistan, cinq maisons de maternité de l'UNICEF, la restauration de bâtiments historiques tels que le Musée national d'Afghanistan, un Centre de la nature pour la plus grande zone humide du Punjab et un Centre d'apprentissage à 4 200 mètres d'altitude au Ladakh. Avec l'équipe du Népal, il a également développé des maisons de transition et des maisons modèles à la suite du tremblement de terre de 2015. Il travaille actuellement sur un projet du Red Panda Network ainsi que sur le centre d'interprétation/traitement du cycle des déchets de Sagarmatha Next à 3 778 mètres d'altitude, près du mont Everest. Avec une telle expérience, rien d'étonnant que les méthodologies d'Anne Feenstra soient largement publiées, et qu'il continue de donner des conférences et des formations à travers le monde. En 2012, il a reçu le Prix mondial de l'architecture durable à Paris.

Feenstra explique : " À l'école, j'ai appris que un plus un égal deux, mais je crois que trois serait plus juste. C'est ce que j'essaie de comprendre dans les projets que nous réalisons. Je cherche à approfondir la fonctionnalité de l'architecture. Si vous construisez un bâtiment simplement dans le but de faire un bâtiment, cela n'a pas grand intérêt. L'architecture est alors réduite au marketing d'entreprise ou à l'image de marque de la ville. C'est quelque chose que je comprends, mais qui ne m'attire pas. L'architecture peut également fonctionner avec des systèmes écologiques plus importants. L'architecture n'est pas seulement agréable à regarder, ce n'est pas seulement de l'art. C'est une discipline fondamentalement liée à l'être humain. "

 
 

"À L'ÉCOLE, J'AI APPRIS QUE UN PLUS UN ÉGAL DEUX, MAIS JE CROIS QUE TROIS SERAIT PLUS JUSTE. C'EST CE QUE J'ESSAIE D'APPLIQUER DANS LES PROJETS QUE NOUS FAISONS"

ANNE FEENSTRA - PROFESSEUR ET ARCHITECTE

Anne Feenstra n'est pas vraiment du genre à suivre la norme. Son approche du statu quo est très originale pour la grande majorité des architectes occidentaux. Le spectacle, le prestige et le statut ne sont pas des atouts. En revanche, la durabilité, la prise de conscience climatique et la fonctionnalité le sont. Il applique cette philosophie aussi bien dans son travail architectural que dans ses choix de chaussures. À force de travailler dans des conditions difficiles, Feenstra a constaté que toutes les chaussures n'ont pas la même qualité. Lors d'un de ses voyages annuels en Europe, il a donc décidé de visiter un magasin ECCO ... un moment décisif, une révélation pour Feenstra qui est aujourd'hui un client ECCO fidèle. Depuis dix ans, il se fait un devoir d'acheter deux ou trois paires de chaussures ECCO à chaque fois qu'il revient en Europe.

"Pour traverser des zones humides, le désert ou les hauteurs des montagnes népalaises,il faut des chaussures de bonne qualité. Sur ces chantiers, nous n'avons pas droit à l'erreur," dit Feenstra qui précise : "Si mes chaussures ne peuvent pas supporter l'eau, si elles se désagrègent parce qu'il fait trop chaud ou si elles sont déchirées par une pierre tranchante, cela présente immédiatement un problème et c'est la preuve que la fabrication n'est pas satisfaisante. John Ruskin a dit : La qualité n'est jamais un accident. C'est toujours le résultat d'un effort intelligent. Il doit toujours y avoir la volonté de produire une qualité supérieure. "

"On peut considérer la chaussure ECCO comme un hybride entre artisanat et technologie. Elles ont pour moi une valeur inestimable. Quand je les enfile le matin, j'ai la garantie qu'elles ne me lâcheront pas, car elles deviennent une extension de mon corps. Je dois leur faire confiance. Avec elles, je me sens en sécurité et mes pieds, après 12 heures de travail intense, ne ressentent pas la fatigue," dit Feenstra en riant. "Quand un objet est vraiment bien fabriqué, vous savez qu'il est fait pour durer. Il faut volontairement utiliser ses compétences et ses connaissances pour créer quelque chose de durable et de pratique, et cela s'applique aussi bien aux chaussures qu'aux bâtiments,"explique Feenstra, qui garde espoir en l'avenir : "Dans un monde où l'information prend de plus en plus d'espace, les conséquences de notre comportement ne nous sont pas étrangères. Désormais, nos choix doivent se faire en toute conscience. En tout cas, c'est ce que j'espère, et je ne veux pas faire partie du problème. Je veux faire partie de la solution."